Qui se souvient dun trimestre sans une nouvelle production signée Neal Morse ? Lénergie métronomique de notre illuminé en chef nest plus à prouver. La preuve en image avec ce double dvd « Sola Scriptura and Beyond » où lon comprend rapidement cette envie de scène, de partage avec un public conquis davance, de tendre vers le frisson étourdissant au gré dune partition sans faute. Enregistré le 26 mai 2007 au Boerderij de Zoetermeer (Pays-Bas), la setlist étoffée fait dans lénergie collective où lon croise pèle mêle Collin Leijenaar (batterie et organisateur de cette tournée), Wilco Van Esschoten (basse), Henk Doest (claviers), Jessica Kooman (claviers, percussions) et les guitares de Paul Bielatowicz (surnommé Lord of the Strings en membre du Carl Palmer Band). Pas vraiment du genre à se la raconter, la succession de titres vertigineux ne trahit aucun relâchement, aucune hésitation alors que les répétitions communes neurent lieu que deux jours seulement avant la première date !
Que ce soit sur la quasi intégralité de « Sola Scriptura », les meddley « Question Mark » et « Testimony » ou les rappels Transatlantic et Spocks Beard, la somme de ces hymnes jubilatoires dépassent les préjugés et lallégresse lemporte sur un son à la fois solide, puissant (disponible en 5.1) et un montage qui ne loupe rien de la fête. Cet enthousiasme contagieux se répand sur le second disque, qui se suffirait presquà lui-même tant il déborde de bonus en tous genres. Et pour débuter, le documentaire de près dune heure et demi, « Sola Scriptura Behind the Scenes », réalisé par John Vis qui suit la petite troupe au quotidien où chaque creux est prétexte à un terrain de jeu fertile ; la joute entre Paul Bielatowicz et Elisa Krijgsman fait même dans le sensationnel. Si lon ajoute, les cinq derniers titres de « Question Mark » (capté au Columbia Club de Berlin le 14 juillet 2006), un enregistrement solo piano-voix de « A Bridge Across Forever », quelques titres de « One » et un meddley « Snow » (les mêmes que ceux présents sur le double live sorti en début dannée), nous voici rendu à lévidence dun véritable coup de maître. Avec près de six heures de vidéos (dont les deux tiers en concert), cest la locomotive Neal Morse qui nous arrive droit dessus. Dans ce train lancé à pleine vitesse, son chant habité, impeccable, continuera de crisper ceux qui ne peuvent y voir quun prosélytisme dissimulé. Avec plus de recul, on trouvera ici un condensé dune rare ampleur où « jouer » nest plus une insulte tant ces pièces à constructions multiples paraissent façonner le profil de notre homme. Il en ressort quelques savoureux enjeux musicaux.
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