Onze ans après le certifié grand uvre Last Epic et huit ans après le chouïa moins retentissant Silence, revoilou les suédois de A.C.T., fleuron dun Art Rock progressiste, qui sait donner de la voix et du corps sans verser dans latmosphérique, le nébuleux, le glauque ou la rixe post-rock apocalyptique.
Lair de rien, surtout, le groupe sait déployer des trésors de technique pour parvenir à rendre facile ce qui ne lest franchement pas. Avec Circus Pandemonium, A.C.T. passe la vitesse supérieure. Sa mise en scène dabords, à travers le concept dun cirque déglingué de monstres (Freaks et Elephant Man en ligne de mire) et dirigé par une brute alcoolique notoire. Cest par une atmosphère savamment bruitée et la prestation théâtrale dHerman Saming que lon peut entrer dans cet univers multicolore : la guitare volubile (mais pas trop) de Ola Andersson, les claviers de Jerry Sahlin et la rythmique portée par Peter Asp et Thomas Lejon font le reste. Et il en faut, de beaux restes, pour balancer un « Managers Wish » qui déménage sec.
Mais attention, lalbum est en terrain meuble. Il bouge, frémit, frissonne de partout avec ses influences multiples : Rush, Dream Theater (« Everythings Falling »), Kansas, Queen (« The End »), Toto (« A Truly Gifted Man »). Grace à ses interludes qui affleurent comme autant de respirations, Circus Pandemonium développe son storytelling entre riffs tranchants (« Confrontation »), cordes (« A Mothers Love »), passages biscornus (« A Failed Escape Attempt ») et ballade soyeuse (« The Funiest Man Alive »). Tout ce barnum produit un mélange étonnant et improbable mais la greffe ne souffre daucun rejet.
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