Pays : England
Genre : Rock Progressif Symphonique
Dates : 1950
URL : cliquez ici
- Avis : 409 note(s) et 27 critique(s)
- Moyenne albums : 7.97
- Classement : 784
- Consultations groupe : 77881
Article
02/10/2006
Type : entretien
Titre : Entre fer et nylon
Après une première rencontre qui nous avait emmené sur des chemins escarpés plus proche dune discussion que dune véritable interview, retour par écrit cette fois sur le vingtième album de Steve Hackett : « Wild Orchid » - brillante synthèse dambiances rock hybrides et darrangements orchestraux qui démontrent une nouvelle fois toute létendu de son talent. Des allers-retours plus terre à terre mais toujours emplis dune grande simplicité. Gentleman Steve.
AmarokProg : Salut Steve ! Ton nouvel album « Wild Orchids » ressemble à une galerie de portraits qui combinerait ce que tu as opéré pour « To Watch the Storms » et « Metamorpheus ».
Steve Hackett : Effectivement. Je fais du bruit pour un croquis ou une histoire dans différents styles, certains plus reconnaissable que dautres.
AmarokProg : Cette volonté dhorizons différents est très prégnant dans le chant.
Steve Hackett : Oui, cest toujours le même chanteur mais avec une approche différente à chaque fois, comme un acteur qui jouerait plusieurs rôle.
AmarokProg : Avec seulement deux instrumentaux, « Wild Orchids » est de loin ton album le plus chanté à ce jour.
Steve Hackett : Oui mais la version « Directors Cut », plus longue, (ndr : 4 titres supplémentaires sont présents dans cette édition spéciale) contient un peu plus dinstrumentales.
AmarokProg : Sur « Metamorpheus », lenregistrement de lUNDERWORLD ORCHESTRA avait été morcelé en plusieurs fragments. Quen est-il cette fois ?
Steve Hackett : Nous avons enregistré lorchestre instrument par instrument. Cest comme bâtir une cathédrale avec des allumettes, ça prend du temps !
AmarokProg : Dans le dossier de presse du déclare que le « Rock est plus grand lorsque lon y ajoute un orchestre »...
Steve Hackett : Effectivement, pour moi un orchestre possède une profondeur et un son bien plus puissants quun groupe de rock.
AmarokProg : Lors de la sortie de « To Watch the Storms », tu avais déclaré quil sagissait dun album optimiste. Que pourrais-tu dire à propos de « Wild Orchids » ?
Steve Hackett : Ce sentiment plus ou moins optimiste varie dune chanson à lautre mais lors de lécriture javais surtout à lesprit les thèmes de lhorreur et de lhumour noir.
AmarokProg : A ce titre, votre carrière est ponctué dun grand sens de lhumour. Est-ce la raison dun titre comme « Why » ?
Steve Hackett : J'ai un penchant pour le Vaudeville que je revisite par l'intermédiaire de l'Optigan (ndr : instrument des années 80), avec le chant pour célébrer la liaison des deux.
AmarokProg : Quel est la signification du titre de lalbum : « Wild Orchids » ?
Steve Hackett : Oh. Cest juste un titre, comme ça, mais les orchidées ont une odeur plus douce et sont plus résistantes dans les régions sauvages du Brésil (ndr : Kim Poor, lépouse de Steve est une artiste brésilienne).
AmarokProg : Tu joues de lharmonica sur « Down Street », il me semble que tu as commencé la musique sur cet instrument ?
Steve Hackett : Oui, lharmonica rest une des mes passions et je peux même te dire quau final cest un instrument aussi coûteux que la guitare ! (rires)
AmarokProg : Comment as-tu commencé la guitare ?
Steve Hackett : Lorsque javais 12 ans japprenais déjà la guitare même si, comme je te lai dit, lharmonica fût le premier instrument que javais abordé deux ans auparavant.
AmarokProg : Comment pourrais-tu définir ton jeu ?
Steve Hackett : Je dirai que mon style est « Guitar Noire » (ndr : en référence à son album éponyme).
AmarokProg : Tu as joué aux côtés de nombreux grands guitaristes mais aujourdhui, avec qui voudrais-tu jouer ?
Steve Hackett : Nimporte qui aussi fou que moi ! (rires)
AmarokProg : Ok, mais les guitaristes actuels sont peut-être trop portés sur la technique et uniquement cet aspect de linstrument non ?
Steve Hackett : Oui. Tu veux parler de lapproche « motocyclette » du solo, pleine de puissance mais sans véritable direction ? Je crois quil est temps maintenant de surprendre le public avec un peu plus que de la simple vitesse. Mais je mérite un blâme pour avoir inventé le tapping sans doute.
AmarokProg : « She Moves in Memories » est un titre dans la ligné de vos 4 albums classiques...
Steve Hackett : La musique classique me remplie dune émotion que le rock ne peut me procurer et de loin !
AmarokProg : Justement, que penses-tu des créations classiques de tes collègues comme ROGER WATERS (« Ca Ira »), TONY BANKS (« Seven ») ou PAUL MCCARTNEY ?
Steve Hackett : Des uvres très ingénieuses (ndr : on nen saura pas plus).
AmarokProg : Je viens de citer Tony Banks, cela me fait penser à linévitable question sur une éventuelle reformation de GENESIS...
Steve Hackett : Mmmm. Je doute que cela narrive jamais.
AmarokProg : Tu as récemment participé à la musique du documentaire « Outwriting Hitler ». Comment as-tu vécu cette expérience ?
Steve Hackett : Cela sest fait très rapidement. Bien entendu, le sujet est horrible et ne peut être traité à la légère mais lhistoire est fascinante. Mais tu sais, avant que je ne meurs, jaurai laissé plusieurs bandes de musiques de films potentiels pour des réalisateurs qui sorientent vers des thèmes orchestraux.
AmarokProg : Tu as également collaboré sur un album de GORDIAN KNOT ainsi que sur « Question Mark » de NEAL MORSE...
Steve Hackett : Oui et même si je préfère rester autour dun projet lors du mixage, ces expériences nont pas été désagréables.
AmarokProg : Ton frère John collabore une nouvelle fois avec toi sur «cet album et plus précisément sur « Set Your compass » qui me rappelle la période de « Voyage of the Acolyte ». Que penses-tu de son travail et notamment de son nouvel album sintitule « Red Planet Rythm » ?
Steve Hackett : Cest toujours amusant de travailler avec John et « Red Planet Rythm » me paraît n album très frais.
AmarokProg : Jaime beaucoup les deux derniers titres (« The Fundamentals Of Brainwashing » et « Howl ») qui semblent être les deux pièces dun même puzzle...
Steve Hackett : Oui, la guitare prend véritablement son envol sur « Howl » qui conserve pour lessentiel la structure mélodique de « The Fundamentals... » mais en plus rythmé.
AmarokProg : Pour toi, quest-ce que la musique progressive en 2006 ?
Steve Hackett : Un critique la un jour définie comme ceci : « le progressif à son meilleur est le mariage projeté du postmodernisme et dun réalisme magique » mais je ne suis pas certain dêtre daccord avec cela...
AmarokProg : Tu es absent des scènes françaises depuis 1988, penses-tu revenir un jour pour jouer ?
Steve Hackett : Un promoteur français. Mon royaume pour un promoteur français.
AmarokProg : Quels sont tes projets à venir ?
Steve Hackett : Un tribute de SEGOVIA est en cours de réalisation ainsi que plusieurs albums remasterisés. Pour ce qui est de la collection des LIVE ARCHIVES, nous navons rien de prévu pour le moment mais cela peut changer.
AmarokProg : Quelques mots pour conclure ?
Steve Hackett : Ce fût très sympa de discuter avec toi. Et surtout, garde le cap !
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