Bill Deraime a toujours appartenu au blues. En une petite quinzaine dalbums et trente années de carrière, notre barbu braillard a su tracé son sillon avec la trajectoire dune chanson folk ; des succès à la traversée du désert, des maisons de disque aux rebonds authentiques (la formidable adaptation de « Sitting on the Dock of the Bay » de Otis Redding) et même des écarts stylistiques avec cette joyeuse virée reggae-funk opérée à la fin des années 90. Dans le cadre, restreint, du blues festif ou amoché à la française, Bill reste campé sur ses positions. Fidèle au poste. Ceux qui ne connaissent pas encore le personnage pourront donc se réjouir à lidée de découvrir « Bill Deraime Bouge Encore » puisquil sagit dune recréation danciennes chansons, adaptées, réorchestrées, parfois réécrites pour loccasion, avec juste ce quil faut dinédits. Dès « Les rames de lâme », on entre de plein pied dans la belle aventure, quelque chose de chaud et de vibrant dans les oreilles : une musique aérée (« Quelquun appelle », « Il avance ») qui portent des textes toujours actuels (« Quest-ce que tu vas faire ? ») à la poésie urbaine (« Plus la peine de frimer », incontournable). A lévidence, Bill savoure le plaisir de pousser quelques petites gueulantes, sur fond de rythmiques funky (« Oh ! Toi », « Encore bouger », « Le train roule »), de ballades (« Je rêve ») ou de blues classiques et jubilatoires (Géraldine », « Laisse moi une chance », « Mean old blues », « Cest dur »). En évacuant toute tentation bling-bling pour ne conserver que lessentiel, les musiciens portent cet album loin des productions vulgaires qui fleurissent à la chaîne. Que ce soit Mauro Serri (guitare) ou les nouveaux venus Denis Ollive (basse), Stéphane Pijéat (batterie) et David Hadjadj (claviers), chacun met du sel et cultive le goût de la renaissance. Avec la foi des authentiques, on retrouve alors léquilibre des classiques (« Babylone tu déconnes », « Faut que jme tire ailleurs ») même si lon regrettera de ne pas y voir figurer quelques merveilles comme « Un dernier blues ». En célébrant lamitié dun public fidèle (« Merci pour tout »), Bill Deraime ajoute une touche délégance, une classe partagée par la musique de cette joyeuse bande qui agence un album à la fois rétrospectif, introspectif et terriblement actuel. Quon se le dise, au milieu de ce collectif au diapason, lartiste a toujours du chien. Un chien pas fou et qui mord encore, de la 12 cordes plein les babines. Le dessinateur Zep ne sy est pas trompé en croquant lartiste pour des illustrations très réussies parachevant le travail dorfèvre dun « bluesman invétéré » qui sait laisser rouler le bon temps.
* Les rames de l'âme (inédit)
* Merci pour tout (inédit)
* Quelqu'un appelle
* Oh! Toi (inédit)
* Dis-moi encore (inédit)
* Il avance
* Je rêve
* Encore Bouger
* Géraldine
* Plus la peine de frimer
* L'enfant est né
* Laisse-moi une chance
* Qu'est-ce que tu vas faire ?
* Le train roule
* S'coue toi
* Pauvre de moi
* Mean ol'blues
* C'est dur
* Faut que j'me tire ailleurs
* Quand l'avion (inédit)
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