Pour une surprise, c'en est une et de taille ! The Syn, c'était le groupe qu'avait fondé Chris Squire, lorsqu'il était encore jeune et mince, il y a 40 ans (en 1965, donc. Je n'étais même pas né !!) avec Steve Nardelli au criant et Peter Banks à la guitare.
Ce groupe "culte", aux origines de Yes, jouait une musique psychédélique dans la mouvance des Beatles de "Sergeant Pepper". En réalité, The Syn ressemblait beaucoup au Yes des deux premiers albums. Si le pourquoi de cette reformation reste un mystère (Nostalgie ? Besoin d'argent ?), "Syndestructible", qu'on attendait pas du tout en cette fin 2005, se révèle être l'un des événements progressifs de l'année. Certes, Peter Banks n'est plus de la partie, mais le vieux couple Squire/Nardelli est, lui, de retour et pour le meilleur ! C'est autre chose que Conspiracy, ça je vous le dis !!
Accompagnés de 3 musiciens plus jeunes (Gérard Johnson aux claviers, Jeremy Stacey à la batterie et son frère Paul Stacey à la guitare), Chris et Steve nous offrent un album à la fois progressif et frais, ce qui relève du miracle quand on sait ce dont Squire est capable quand il est mal entouré. "Syndestructible" est un recueil de nouvelles compositions, toutes signées par la formation actuelle. Au programme, 5 longs morceaux entre 8 et 14 minutes, évolutifs, très chantés, avec des churs élaborés. L'album s'ouvre par une suite de 12 minutes en 3 parties. "Breaking down walls" est une courte et belle ouverture vocale avec des churs en canon du genre "Les choristes" (on ne rigole pas, c'est vrai !), évoluant subtilement vers le très beau "some time, some way", le cur de la suite qui s'achève par une majestueuse conclusion instrumentale ("reach outro"). Superbe !
Et l'album se poursuit ainsi, dans le même esprit : un progressif subtil, plutôt doux mais enjoué, émouvant et coloré. Le chant rappelle Lennon et Me Cartney ; la basse mélodique évolue à l'avant-scène ; les churs sont yessiens au possible (sans blague ?) ; les sonorités d'orgue, baroques ; les guitares tantôt acoustiques, tantôt lyriques, mais jamais envahissantes. Le propos musical est aéré... La dernière suite, "the promise", d'une durée de 13'28, est un fabuleux épique dans la grande tradition anglaise (on songe parfois au Genesis de "Trespass", aux premiers Caravan et au "Yes album"). Une allusion au "breaking down walls" d'ouverture renforce de surcroît le côté conceptuel de "Syndestructible".
Vous aurez compris que ce disque figure dans mon top 10 de l'année. Une cure de jouvence qui nous ramène aux origines du prog entre 67 et 70, mais avec le son du nouveau millénaire. Achat impératif pour les fans de Yes... et pour tous les autres également.
Cousin Hub
KOID9
Track-list de Syndestructible
1. Breaking Down Walls (0:51) 2. Some Time, Some Way (7:56) 3. Reach Outro (3:38) 4. Cathedral Of Love (8:58) 5. City Of Dreams (9:38) 6. Golden Age (8:07) 7. The Promise (13:28)
Total Time: 52:36
Line-up de Syndestructible
- Stephen Nardelli / vocals - Chris Squire / bass, vocals - Paul Stacey / guitar, vocals - Gerard Johnson / keyboards, vocals - Jeremy Stacey / drums
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