Je l'attendais au tournant, le père Wilson ! A force de croiser le bestiau sur les projets de Paatos, Opeth, Blackfield et j'en passe (aurait-il trouvé la formule de l'ubiquité ?), la question Porcupine Tree glissait au second plan.
Fort de son succès critique avec le faussement novateur "In Absentia", revoici le porc-épic pour une visite qui sonde la veine métalleuse de son prédécesseur.
Habituellement, les poussées de fièvre saturax me gonflent un tantinet par leurs schématismes sans surprise. Tssss Tssss. Faux semblant. Ici, l'accouplement de riffs tapageurs avec les sections planantes (un "Deadwing" hélicoïdal) permet de nous raccrocher aux wagons.
L'ombre mercantile de la Warner n'occulte jamais le rayonnement progressif des compositions jouant souvent la course de fond : en témoignent les 12 minutes incroyablement inspirées du formidable "Arriving Somewhere But Not Here" - le désir manifeste d'un compromis alternant tension déprimante et belles éclaircies ("Lazarus", palme de la délicatesse).
Généreux et mélancoliques ("Mellotron Scratch", "Start of Something Beautiful"), ces greffes audacieuses nous secouent par couches successives. Magma enflammé de guitares rêches, rythmiques sur le fil du rasoir ("Halo", "Open Car") ou gimmicks d'un chant louvoyant ses effets habituels...
Pinailler. Loin de la métamorphose attendue, plus encore d'un hypothétique retour aux sources psyché un temps annoncé, "Deadwing" propose une remarquable synthèse mélodique de la patte Wilson - un catalyseur à la digestion délicate qui ne cède en rien à la facilité.
Bien-sûr, on pourra toujours regretter le temps de la sensualité acoustique pré-Absentia. Cerclé d'une production glaciale mais indéniablement brillante, l'album retrouve par instants cette magie pétrie d'humanité qui faisait toute la force du chef d'oeuvre "Lightbulb Sun".
1. Deadwing (9:46) 2. Shallow (4:17) 3. Lazarus (4:18) 4. Halo (4:38) 5. Arriving Somewhere But Not Here (12:02) 6. Mellotron Scratch (6:56) 7. Open Car (3:46) 8. The Start Of Something Beautiful (7:39) 9. Glass Arm Shattering (6:12)
Total Time: 59:34
Bonus track on American release: 10. Shesmovedon (2005 Re-recording) (5:00)
Line-up de Deadwing
- Steven Wilson / vocals, guitar, piano, bass, keyboards, hammered dulcimer - Richard Barbieri / keyboards, synthesizers - Colin Edwin / bass - Gavin Harrison / drums & percussion
Guest musicians: - Mikael Åkerfeldt (OPETH) / guitar, vocals - Adrian Belew (KING CRIMSON) / guitar
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