Cest lhistoire dun groupe, parmi une poignée dautres, qui a redonné vie au rock progressif. Cétait dans les années 90 avec des albums comme As the World (1995), Suffocating the Bloom (1992), Cowboy Poems Free (2000) et, déjà, Echolyn (1991), titre éponyme que les américains ont réutilisé en guise de retour de service. Car de retour il était question avec cet album plein de vie. Ou plus exactement de nouveau départ. Depuis The End Is Beautiful, sept ans auparavant, Echolyn avait joué dune discrétion volontaire, poussée par quelques panouilles annexes, notamment de son guitariste Brett Kull. Au sortir de ce silence, le groupe livrait son premier double album un exercice obligatoire pour tout prog-rock-band qui se respecte et respecte ses fans plutôt courtaud puisquil pourrait largement tenir sur un seul disque à lapproche de son heure et quart (à peine) de jeu quand la double peine horaire est habituellement de mise.
La volonté de creuser ces deux sillons tout aussi fertiles est un choix judicieux. Et malgré lattente, il est heureux de constater que le moteur tourne à plein régime dès le premier morceau, « Island » et ses 16 minutes typiques de Echolyn : mélodies énergiques, breaks affolés, harmonies, dissonances, technique ultra-maîtrisée, le savoir faire se rappelle aux bons souvenirs de lauditeur. On a le sentiment euphorisant de toucher quelque chose de pas banal, de se prendre dans le piège tendu avec une saine curiosité. Echolyn reste espiègle, nhésitant pas à enchaîner avec « Headright », petite chose fragile, sorte de pop rafraichissante très seventies qui fait taper du pied. Le mid tempo de « Locust To Bethlehem » mis en relief par des cordes inattendues change une nouvelle fois de braquet. Et comme dans un manège, « Some Memorial », à la fois plus crunchy et habillé dun folk transporté, joue du crescendo sans se ringardiser. Chose rare.
Et cest ainsi tout au long des huit titres proposés. On pourrait dailleurs évoquer quelques accents jazzy (« Past Gravity »), cette patine luxueuse façon Spocks Beard dont ils partagent les influences communes Gentle Giant et Kansas, du bruitage parasite (« When Sunday Spills » sur les violences conjugales), du vaporeux mélancolique un tantinet Anathema (« Speaking In Lampback »), de la déglingue suspendue (« The Cardinal and I »). Il sera ensuite temps de redescendre du carrousel pour mieux y revenir puisque évidemment, pareil album nécessite den recommencer lexploration. La suite des événements allait confirmer cette belle tendance avec le très beau I Heard You Listening sorti en 2015.
1. Island (16:38) 2. Headright (3:00) 3. Locust To Bethlehem (5:11) 4. Some Memorial (11:54) 5. Past Gravity (7:11) 6. When Sunday Spills (8:48) 7. Speaking In Lampblack (10:45) 8. The Cardinal And I (7:20)
Line-up de Echolyn
- Ray Weston / lead & backing vocals - Brett Kull / guitars, lead & backing vocals - Chris Buzby / keyboards, backing vocals - Paul Ramsey / drums, percussion, backing vocals - Tom Hyatt / bass, backing vocals
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