Début 2012, lalbum The Origins surgit pour clôturer la trilogie Excalibur : Alan Simon sépanchait sur lhistoire des premiers celtes en sculptant des chansons en bois brut, en pierre de taille, au fin fond des forêts dorées et magiques des légendes arthuriennes. Avec son image dartisan de la musique qui lui colle aux godillots, lami achevait ainsi son grand projet entamé 14 ans auparavant. Mais la formule magique devait resservir, forcément. Lidée de prolonger lhistoire sur scène paraissait évidente tant lesprit de communauté régnait sur ce projet. Évidemment, un spectacle Excalibur tournait en Allemagne (notamment) depuis quelques années mais il fallait réinventer les choses pour célébrer ce troisième épisode comme il se devait, au cur de la terre nourricière, au pied de la Bretagne originelle.
Ce fut donc à Brocéliande, à quelques massifs de larbre de Merlin, que furent célébrées les choses. Latmosphère de ce soir dété tranchait avec lhyperactivité des préparatifs colossaux, tant accueillir plus de huit mille spectateurs (le « plus grand » concert à ciel ouvert organisé en Bretagne) tenait de la gageure. Et la réussite finale fût à la mesure de ce pari insensé, fou, démesuré. Immortaliser lévénement dans un superbe coffret DVD/CD Live était la moindre des choses.
Levé de rideaux. Christian Decamps apparaît, drapé en Merlin narrateur de luxe devant une foule étonnée, un peu endormie par les volutes estivales. Pas pour longtemps. Certains artistes de lalbum ne sont pas là mais loccasion est quand même spéciale. La scène se chauffe, réchauffe, compte ses légendes (Fairport Convention, Martin Barre, Moya Brennan), exulte sur des titres qui puisent dans les nappes phréatiques du celtique, du rock et du blues. Il en jailli de grands moments (« Evil Day »), quelques danseurs de jigues (« « Tamlah »), un orchestre symphonique (« Roma »), des bavardages enflammés de musiciens (« Beltaine ») et des morceaux de troubadours habités (« Fir Mohr »).
On écoute cette joyeuse troupe. On les observe. Beau film, monté idéalement, quelques plans pittoresques, son à lavenant. Le DVD recréé les sensations. On est conquis, acquis à la cause. Car malgré les difficultés, Alan Simon aura su conserver intact son talent de meneur de revue, capable de sentourer dune kyrielle de musiciens pour transformer ce qui aurait pu nêtre une machine à découdre en condensé deuphorie. Pure amphétamine musicale.
Un témoignage qui nous laisse scotché quand on imagine quelle folle énergie, quelle force de conviction il aura fallu pour organiser tout ce barnum. Excalibur, Live à Brocéliande propose en plus des bonus plus quintéressants (documentaires sur la conception de la trilogie, clip vidéo, etc.) et surtout, nous laisse espérer la possibilité de retrouver tout ce petit monde sur scène pour un voyage au cur de la trilogie. On peut y croire tant la flamme reste ici allumée, chaleureuse, sans réserve ni compromis.
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