Lair de rien, les gars de Airbag commencent sérieusement ressembler aux petits surdoués de la classe. Apparus en 2009 (Identity) avec limage dun nouvel ersatz moderne de Pink Floyd et cie, le groupe avait fait banco dans la foulée avec limpeccable All Rights Removed (2011). Forcément zieuté par la communauté qui vit dans ces nordiques (encore une fois) la preuve que le prog-rock venu du froid cest quand même quelque chose de chaud bouillant, The Greatest Show On Earth débarque sans effets dannonce ni trompettes inutiles. Un sens de la discrétion qui nenlève rien à ses qualités de première bourre.
Comme les pages dun journal intime, nous retrouvons toute les saveurs du groupe : guitares planantes, ambiances couvertes par des orgues subtilement vintage, un instinct mélodique éblouissant, une production lumineuse. Airbag ne sest pourtant pas reposé sur ses lauriers. En ce sens, voici peut-être lalbum le moins paisible du combo, qui le voit adopter des sonorités plus rugueuses sans jamais se laisser aller au malaise, pouvant ainsi rapprocher certains passages de Porcupine Tree (« Redemption ») sans jamais oublier ses origines. Et si lon doit parler dinfluences, on ne manquera pas dévoquer lombre tutléaire de Pink Floyd, évidemment, et le cousinage géographique et musical de Gazpacho dans cette habileté à marier les compositions imparables (« Silence Grows ») et les titres sautillants qui font taper du pied (« The Greatest Show On Earth »). Le saupoudrage psychédélique témoigne encore de cette volonté dalléger toute charge inutile (« Call Me Back », splendide de subtilité).
Malgré tout, lalbum sonne très seventies, et cela sexplique autant par les influences qui jalonnent la vie du groupe que la volonté manifeste de retrouver lesprit originel du genre. Une forme de pureté qui se déploie dans la manie de purger leurs compositions de toute futilité. Disque multicolore relativement court (50 minutes environ), sans gras ni boursoufflures, The Greatest Show On Earth contient tout ce que Airbag a toujours promis de donner : une épiphanie de rock progressif à la fois classique et moderne, pour tous ceux qui ont rêvé dentendre se croiser les grands titres protéiformes (« Surveillance, part 2&3 ») à grands coups dorgues, de guitares et de basse dodue ; la maestria mélodique donnant toute la chair indispensable au grand frisson. Cette musique de laube est un véritable baume au cur.
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