II est le premier membre de Genesis à publier une oeuvre en solo en 1975, avant même Peter Gabriel qui vient de les quitter... Steve se rappelle non sans quelques regrets à quel point "Voyage" est proche de son ancien groupe, d'autant plus que Phil Collins y chante un morceau et joue la batterie et que Mike Rutherford est aussi de la partie. "Voyage of the Acolyte" est en grande majorité instrumental. Trois titres sont néanmoins chantés : un par Hackett lui-même (le mélancolique et acoustique "the hermit"), un par Collins et le dernier par Sally Oldfield. On y trouve aussi bien des pièces dominées par la guitare électrique que d'autres nettement plus acoustiques. La flûte de John Acock (également claviériste) y est aussi assez présente.
Seuls deux morceaux sont assez longs ("star of sirius", qui aurait pu figurer sur "Trick of the tail", à n'en pas douter) et "shadow of the hyerophant". C'est toute cette mélancolie typiquement anglaise que l'on retrouve tout au long de cet album, notamment au travers de morceaux comme le paisible "the lovers" à la guitare classique, ou "hands of the priestess (part 1 et 2)" avec son mellotron et son hautbois omniprésents, la guitare électrique faisant des tirés aériens dans le fond.
Entre les deux parties du morceau ci-dessus, on y aperçoit déjà le goût du guitariste pour l'expérimentation et les morceaux aux thèmes obsédants et dissonants, bâtis sur des rythmes irréguliers. Il se rapproche en cela de King Crimson qu'il avoue affectionner depuis le début ("a tower struck down").
Heureusement, c'est la mélodie qui l'emporte. Jusqu'à "Metamorpheus" en 2005, cet album avait aussi la particularité de contenir le morceau le plus long de sa carrière : le splendide "shadow of the hyerophant" chanté dans sa première partie par la voix profonde et caressante de Sally Oldfeld, avant de décoller sur un crescendo assez simple où la guitare électrique plaintive chante comme une voix de sirène jusqu'à l'apothéose finale avec cloches et percussions, le tout soutenu par un mellotron de plus en plus symphonique.
La nouvelle version 2005 possède un son nettement amélioré. En bonus, on a
une version live de "ace of wands" plus longue (7 minutes) et une immense version studio de "shadow of the hyerophant" atteignant... 17 minutes ! Il s'agit en fait de l'enregistrement complet avant le montage, où le final dure plus de 10 minutes, un peu trop monotone sans doute, mais il est dur de se lasser de cette sorte de boléro majestueux et solennel qui demeure un grand moment de l'oeuvre hackettienne !
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