Ce groupe allemand, à ne pas confondre avec les Hollandais de Ricocher, aura quand même mis près de 10 ans pour sortir son deuxième album ! Le très bon "Elements" sorti sur T&T en 96 avait tout pour plaire aux amateurs de musique capables d'aimer le metal mais dans une certaine limite (avis aux oreilles sensibles !) et aux métalleux qui ne dédaignaient pas les incursions dans le progressif pas vraiment metal et aimaient les ballades aux intonations classiques. Un de leurs atouts était l'excellent chanteur Karl-René Jobig à la voix aussi claire que puissante. L'ennui, c'est qu'il les a quittés Il aura fallu attendre 2002 pour lui trouver un remplaçant convenable en la personne de Christian Heise et par la même occasion intégrer aussi le nouveau bassiste Hans Strenge et enfin enregistrer ce nouvel album, finalisé depuis déjà plus de 3 ans quand on lit les notes du livret Merci en tout cas à ProgRock Records de nous permettre de les (re)découvrir, car "Zarah" est un album de très bonne facture. La gestation longue a permis l'accouchement d'une uvre majeure, sombre et mélancolique, parfois même aux ambiances tragiques.
Il s'agit d'un album concept de plus de 70 minutes, découpé en 9 morceaux de 3 à 13 minutes (en fait, le dernier morceau " a new day rising" censé durer près de 19 minutes n'en fait que 13, et se termine par un instrumental orchestral splendide de 4 minutes, comme un morceau caché.)
Ricochet, dirigé essentiellement par le claviériste Bjorn Tiemann et le guitariste Heiko Holler est un groupe inhabituel. Le groupe vénère à la fois Dream Theater et Marillion, et c'est peut-être pourquoi il peut être aussi bien metal que ne pas l'être. Le groupe peut écrire une ballade émouvante ("final curtain") aussi bien qu'un instrumental complexe ("disobedience") avec démonstrations de virtuosité, sans atteindre les excès de la plupart de leurs collègues du genre metal progressif. Encore une fois, il s'agit bien de morceaux progressifs, parfois assez lourds (on n'évite pas les quelques riffs à la Metallica pendant quelques secondes, mais bien moins que chez John Petrucci), parfois plus proches d'un certain rock AOR orchestral. Le claviériste Bjorn Tiemann est un orchestrateur doué, amateur de textures très pures et profondes, amoureux aussi du piano. Le batteur Jan Keimer (également auteur de textes) possède une solide technique et un son bien net, sans chercher à copier Mike Portnoy... Et Christian Heise est un chanteur exceptionnel, à la voix extrêmement claire, capable néanmoins de rugir comme le ferait Ronnie James Dio, de murmurer doucement ou de nous sortir un chant dramatique très expressif plus typique du progressif pur et dur. Sa capacité à descendre dans les graves pour remonter ensuite dans les medium est parfois étonnante, comme sur "silent retriever", ou encore la fin de "final curtain", deux morceaux majeurs de l'album. Avec "a new day rising", une suite somptueuse et intelligemment construite, les trois valent déjà l'achat de l'album.
Ricochet est un groupe à (re)découvrir d'urgence ! On espère bien que la suite ne mettra pas 6 ans à venir !
Marc Moingeon
KOID9
Track-list de Zarah - A Teartown Story
1. Entering the scene (2:54) 2. Teartown (9:30) 3. Disobedience (5:27) 4. Silent retriever (5:33) 5. Cincinatti Road (10:59) 6. Caught in the spotlight (5:47) 7. Final curtain (5:46) 8. The red line (7:44) 9. A new day's rising (18:44)
Total Time: 72:24
Line-up de Zarah - A Teartown Story
- Björn Tiemann / keyboards, orchestration - Jan Keimer / drums, lyrics, conception - Hans Strenge / bass - Heiko Holler / guitars - Christian Heise / vocals, lyrics
AmarokProg - Rock, Folk, Rock Alternatif, Metal, Prog Rock, Hard Rock, Blues, Bluegrass, Jazz, Celtique... le webzine musical avec albums, groupes, discographies, critiques, videos et extraits...