Cest sans trop y croire que lon enclenche le bouton de lecture de la platine. Avec un nom de soupe froide et une discographie à peine plus tiède, les norvégiens de GAZPACHO nengagent pas à mettre le couvert à la simple évocation de leur nouvel album sobrement intitulé Night. On en viendrait presque à imaginer un petit pas de deux qui nous ferait louvoyer la chose mais non, cest lancé. Ca commence. Et cest terrible. Terrible parce quon se retrouve là, un peu agard et carrément stupide, avec ses a priori qui fondent comme la neige au soleil dOslo. Car cet enregistrement jouissif donne du gabarit et de la tronche à une foultitude de merveilleux arrangements ; les mélodies dune pureté de glace privilégient le plus important : lémotion. Et ce qui pourrait passer pour de la désinvolture bling-bling surnage dans une rigueur de construction métamorphosant les vingt minutes de « Dream of Stone » en voyage intiatique avec chiens de traineaux et tout le tremblement. Un peu hype, forcément, mais quimporte. On pense alors à MARILLION, celui de Marbles (le chant invoque Steve Hogarth), avec ces grands espaces faits de spleen et de sautes dhumeur épisodiques. Les 5 morceaux présents peuvent être pris dun seul bloc où chaque instrument, guitares et rythmiques lancinantes en tête, laissent entrer lodeur des sapins scandinaves. La fraîcheur de vivre ! On se croirait à Hollywood.
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