Le décès du chanteur Mike Baker laissait légitimement planer un doute sur la survie de Shadow Gallery. Le départ silencieux de Chris Ingles enfonça les clous alors même que le sixième album était sur les rails. Pourtant, à lécoute de Digital Ghost, un constat simpose : Shadow Gallery na pas disparu. Et cest tant mieux, parce que le combo américain manie ses registres rock et heavy avec une énergie, une dextérité et un délié qui ne retrouve pas la grâce dun Room V mais qui les place invariablement dans le peloton de tête dun powerprog baladin.
Le témoignage laissé par ce nouvel album laissera un goût damertume aux amateurs de Baker tant le nouveau venu Brian Ashland tente de sen approcher, allant jusqu'à limitation scrupuleuse de son prédécesseur sans parvenir à insuffler tout le feeling habituel. Malgré tout, il faut lui reconnaître des particules vocales parfois bluffantes et un certain relief qui se marient aux terres accidentées proposées par la partition. En sculptant les chansons dans un bois brut et plein de sève, Shadow Gallery fait le tour de son univers à coup de gros riffs, de rythmiques énervées qui alternent sans rechigner avec des passages calmes jamais lénifiants (« With Honor »). Capable de relier le tout sans renier son passé, on déchire la chemise à carreaux de bûcheron (« Venom ») pour déborder sur un trop plein dénergie (« Gold Dust », binaire) quand le mélange chaud et froid reste la meilleure recette du groupe (« Strong »). Mélodieux (« Pain ») les titres nhésitent pas à séchapper sur quelques mesures jazzy (« Digital Ghost ») et enfilent les habits sur mesure dune certaine élégance dans le métal qui, avec la sincérité du projet, ne peut que se suffire à eux-mêmes. Dans de telles circonstances, on se contentera largement de ce bel album de transition.
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