Avec larrivée du bassiste Kevin Murphy, le projet LEAFBLADE mené par Sean Jude et Daniel Cavanagh (Anathema) sinscrit dans une forme de continuité rythmique ponctuée par la présence derrière les fûts de Daniel Cardoso (Anathema itou). Le successeur du très estimé Beyond Beyond sest donc construit derrière une armature renforcée, autour de compositions pour certaines écrites il y a vingt ans. Leur déracinement temporel efface toute inclinaison ringarde. Le style, délicat, déployé autour dharmonies vocales très « Simon & Garfunkel » (« Oak Machine ») fonctionne toujours, avec ces arpèges de guitares parfois minimalistes (« Bethlehem », « Beneath A Woodland Moon ») presque toujours calés sur une méthodologie qui a fait ses preuve : une introduction éthérée, une lente progression jusquà la symbiose, retour au calme, remontée, redescente finale. CQFD. En ce sens, lalbum de Leafblade, sil ne déçoit pas avec ses airs soyeux, ses mélodies diaphanes (« Fuchsia »), ses électrocutions aussi rares que précieuses, ne peut senorgueillir doriginalité. Latmosphérique « Portrait » fait ainsi léloge de tous ces points au-delà du raisonnable (11 minutes) sans transformer le duo devenu faux quatuor en simples fanfarons. Dans les cartons depuis pratiquement trois ans, ce The Kiss of Spirit and Flesh na rien dilluminé mais fera un joli copain descapade romantique.
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