Dans la grande série des albums qui font mal aux tympans (consulter si besoin est mais attention un oto-rhino c'est rosse), Opeth y va de ses petits refrains truffés au grain transgéniques. Composé et produit après l'expérience Wilson "Damnation", ces Rêveries Fantomatiques font sombrement ressurgir les dissensions qui ont sévi par la suite : perte de label, doute, tournée difficile, re-doute, engagement à plein temps du claviériste Per Wiberg dans la foulée, re-re-doute...
Et bing ! Dès l'introït "Ghost of Perdition" la messe est dite. Alternance de riffs graisseux et de passages planants, les "grunts" apparemment inévitables flinguent la fête, dans la tête, avec leur férocité coutumière. Ok, ceux et celles qui apprécient cet exercice bestial seront de la partie mais personnellement, mon instinct de survie me pousse systématiquement à enfoncer fébrilement la touche avance-rapide pour échapper à ces mutations pavloviennes de titres parfois exaltants ("Reverie / Harlequin Forest") en insupportables jeux de vocalises préhistoriques ! GROOOOOARR ! Perdu dans cet excédent de matière grasse électrique se débattent quelques envolées cristallines (un superbe "Atonement") curieusement hors sujet face au reste, voire carrément anecdotiques ("Hours of Wealth", "Isolation Years").
Loin de s'engager dans la voie grand public, cet opus agace. Trop long (quatre titres de plus de dix minutes quand même), lesté de rythmiques complexes et de cassures en carence de fluidité, des redites de précédents essais ("Beneath The Mire") renforcent ce mur infranchissable et paradoxal fait de limbes instrumentales (ces fameux rêves) et de montées d'adrénalines version grand huit. Frustration. L'idée de trancher ces grognements dans le lard avec un éditeur audio ne fait que passer... évidemment un titre chiadé comme "The Grand Conjuration" pourra faire l'objet de toutes les pâmoisons mais je reste indécrottable : dès que l'on quitte la zone de chant clair, le charme se rompt. Net. Définitif. Désolé.
Peut-être que Akerfeldt a composé tout cela sur une douze cordes mais à quoi bon ? Je n'ai jamais été un fervent admirateur du groupe et je n'attendais pas grand chose en retour, mais j'avoue que la griffe Wilson leur avait donné un sens du grandiose cruellement absent ici. La technicité et le mélange des genres offrent à ce "Ghost Reveries" deux visages antagonistes qui dégorgent leur énorme potentiel sans véritable cohérence. Témoignage chaotique d'une période qui ne le fut pas moins, il récompensera malgré tout les amateurs de chants death venus de Lascaux et d'ailleurs.
1. Ghost of Perdition (10:29) 2. The Baying of the Hounds (10:41) 3. Beneath the Mire (7:57) 4. Atonement (6:28) 5. Reverie / Harlequin Forest (11:39) 6. Hours of Wealth (5:20) 7. The Grand Conjuration (10:21) 8. Isolation Years (3:51)
Total Time: 66:46
Special Edition: 9. Soldier of Fortune (bonus track) (3:15)
DVD: Beyond Ghost Reveries: A Documentary A 5.1 Mix of the Ghost Reveries album The Director's Cut of the video: The Grand Conjuration
Line-up de Ghost Reveries
- Mikael Åkerfeldt / vocals, guitars - Peter Lindgren / guitars - Martin Mendez / bass - Martin Lopez / drums & percussion - Per Wiberg / keyboards, backing vocals - Martin Axenrot / drums (track 9)
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