Lorsque vous décidez de vous lancer dans un coffret live de Neal Morse, vous devez savoir où vous mettez les yeux et les oreilles. Et avoir du temps à lui consacrer ! Lan passé, le multi-instrumentiste lançait lidée (saugrenue pour certains, égocentrique pour dautres) dun festival à son nom avec de nombreux invités et des sessions calorigènes dont les versions intégrales de ses premiers et formidables albums solo : Testimony (2003) et One (2004). Le résultat, glouton, passe le cap des 5 heures de performances avec des retrouvailles période Spocks Beard (« The Light » accompagné par son frangin Alan Morse) et Transatlantic (« Stranger in your Soul » toujours aussi festif), un documentaire sur lévénement, une prestation acoustique, les répétitions, un jeu avec Mike Portoy et jen passe. Nen jetez plus !
Inutile de dire que pour loccasion, Neal Morse a vu grand. Format cinémascope. Lorchestre complété de quatre cuivres, six choristes, dun violon et violoncelle, de percussionistes, danseurs et autres surprises, rejoint le maître de cérémonie dans cette ambition croisée pour faire de sa musique quelque chose dorganique, qui vous prend aux tripes. Même Rich Mouser est venu prêter mains fortes derrière la console du son. Bref, comme les pages dun journal intime, ces moments de vie signés Neal Morse sont ici tricotés sans regarder à la dépense. Parce que la beauté na pas de prix (enfin si mais pas que) ce double DVD-Blu-Ray / quadruple CD est unique en son genre.
Avec toute son énergie, la formation de Neal Morse (identique au Neal Morse Experiment, soit Mike Portnoy, Eric Gilette, Bill Hubauer et Randy George) est éblouissante et éclabousse une set-list qui grille tout sur son passage. Court-circuit assuré. On peut évidemment repprocher à Neal Morse de trop en faire, de ne pas savoir ne serait-ce que poser son pied sur le frein, se laissant le plus souvent aller à leuphorie autobiographique. Mais cette passionnara répandue devrait avoir raison des plus acariâtres. La ferveur métronomique du bonhomme conjuguée à un talent fou pour lécriture de mélodies tour à tour pop, heavy, délurées ou tordues, fixe au soleil une musique faite pour tirer nimporte quel neurasthénique de sa parenthèse vertigineuse. Alors oui, le discours est discutable. Le prêchi-prêcha peut faire sourire ou même fiche les jetons. Cela nempêche pas une prestation musicale indéniablement réussie. Et quand bien même tout ce barnum nattira pas les foules, le résultat fut assez probant pour pousser notre ami à renouveler lexpérience en 2015 avec, cette fois, Question Mark et Sola Scriptura au menu. Insatiable Neal Morse !
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