La musique de DIANOYA pourrait être considérée comme un sillon creusé à la suite de RIVERSIDE. Un peu court pour définir la musique du quintet polonais formé en 2008. Sur ce premier album composé de huit morceaux interprétés avec une maturité renversante, il se créé un groove métal-atmosphérique rutilant qui ne fera probablement pas avancer les choses sur la question mais devrait donner quelques frissons aux amateurs du genre. Dès « Brainwave » et son riff baraqué, calfeutré sous un manteau rythmique en velours, on sent que la recette est (bien) digérée. Et la voix de Filip Zielinski assure tranquillement le relai. Ce disque en noir et blanc contient quelques petites choses charmantes (« Heartfelt Souvenir » très Badalamenti, « Darkroom » atmosphérique) et du charnu éblouissant. Lécriture dun « Dreamlack » qui alterne pures intentions et déflagrations ou « Sepia » qui enveloppe le final dun mid tempo à la cool transforment lalbum en un bel exemple de disque métal taillé sur mesure, nourri dinfluences assumées qui en font un objet passionnant. Pêché de jeunesse, si le groupe se laisse encore aller à quelques facilités (les hurlements inutiles et fatiguants sur « Unsound Counterpart / Delusion Stigma »), il faut lui reconnaître une habileté maximale dans les passages instrumentaux (« Turbid Mind And Season Madness ») qui mélangent psychédélisme et déchirements sonores. Tout du long, on navigue entre la torpeur languide dun monde-brouillard et la furie spontanée dune mélancolie colérique. Entre stupeur et tremblements.
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