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L'arbre Cimetière by Maldoror
Année album : 2004 Type : cd Studio Nb disque : 1 Durée totale - 65:13 Label :
- Moyenne album : 8.16 - Classement album : 2940 - Consultations album : 9128
Critique de L'arbre Cimetière
01/03/2005
Voyage imaginaire au coeur d'un régime dictatorial raconté à travers l'histoire du personnage d'Iken, le premier album (concept) de Maldoror, jeune formation albigeoise, est plutôt réussi. Si ses influences genesisiennes et angéliques sautent aux oreilles que ce soit pour l’aspect instrumental, les voix et même l'histoire un peu fantastique, le son est malgré tout bien actuel. Le groupe a lui aussi été dans l'obligation de produire cet opus lui-même, en plus d'en assurer la composition, l'interprétation et la conception graphique, au demeurant très réussie et en accord avec l'intrigue. Sombres, les textes narrent l'histoire fantastico-onirique d'Iken donc qui, poussé par son esprit de révolte a commis l’irréparable : il a franchi la porte de la Tour Interdite et posé les yeux sur le Grand Livre des Mémoires. Cet acte innommable (faut en tenir une sacrée couche!) lui vaut d'être condamné à mort de bien étrange et sadique manière : les Maîtres du Pouvoir ont pour habitude d'injecter un poison aux vertus psychotropes aux condamnés puis de les enterrer encore agonisants aux pieds d’arbres majestueux appelés "Arbres-Cimetières". Lautréamont et ses "Chants de Maldoror" planent sur tout ça, on l'aura compris dès le départ. Musicalement, on est dans le progressif symphonique et théâtral à la Ange et dans une moindre mesure à la Atoll, avec des paroles entièrement en français (ce que je déplore pour ma part, ayant toujours considéré que rock et langue de Descartes relevaient du mariage de la carpe et du lapin. Mais bon... nul n'est parfait). Nos albigeois sont musicalement et techniquement bien à la hauteur, avec notamment les guitares de Jean-Christophe Rouanet et de Christophe Bellieres qui sont prépondérantes et une section rythmique efficace (Silvain Goillot à la batterie et Stéphane Descamp à la basse... tiens... serait-il de la famille de l'autre ? A priori non.). Ils font alterner intelligemment les passages soft et plus heavy, acoustiques et orchestrés, ajoutant encore à la théâtralité de l'oeuvre, jusqu'à "la sentence" puis la conclusion. Christophe Bellieres prend également en charge les claviers qui occupent, on s'en doute, une place importante, surtout dans la création des atmosphères. On pourra déplorer des arrangements parfois un peu frustes, mais n'oublions pas qu'il s'agit d'un premier album et d'une autoproduction. Dans l'ensemble cet "Arbre Cimetière" étale sur un peu plus d'une heure un progressif ambitieux et fort agréable. Allergiques aux histoires tarabiscotées et à coucher dehors s'abstenir. Pour les autres voici un premier album bien réussi et qui promet des oeuvres à venir sans doute plus abouties. À suivre. Benoît Herr
KOID9
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