On avait laissé Fabrice Bony il y a quelques années avec un Between Day entre deux eaux, un peu trop sobre et pastel mais assez prometteur pour ce musicien à la carrière déjà riche de nombreuses collaborations. De retour avec Inner Lands, la transformation est remarquable. Car si lalbum rappelle bien sûr en de nombreux points son aîné, le musicien ne sest pas contenté de limiter mais lui a ajouté des ambiances atmosphériques inspirées, qui confinent même, sur « Weird » le bien nommé, à frôler une espèce mutante de Zeuhl funky. Lalbum souffle ensuite sur de lacoustique jazzy (« Isle of Shadows »), une sorte de drone lynchéen (« Premonition »), du groove planant qui fleure Ozric Tentacles (« From Heart to Sky »). Pas de chant, véritablement, mais des psalmodies indiennes (« Native Land ») et un pas sur le côté du minimalisme avec le Oldfield « Obsession Suite ». La production, superbe, évoque le voyage, les ambiances, les dédales sidéraux. Fabrice Bony, plus à laise fait sauter la soupape de sécurité et traverse lalbum pied au plancher si lon excepte, peut-être, « Passenger of Life » et « Parade », plus classiques et prévisibles. Mais les pôles dattraction sont là et transforme ce spatial Inner Lands en belle trajectoire où l'on prendra plaisir à flâner ou se perdre.
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