De la glace dans ses contrées arpentées, le rock progressiste en connaît un rayon. Parmi la multitude de formations nordiques qui tiennent décidément le genre pour quelque chose de vivant, vivace et vivifiant, MOON SAFARI glisse en smart équilibriste sur ces plaques de verglas entre néo et contemporain. Sorti de la série « Lovers End », voici donc venir le temps de Himlabacken, concept langoureux en bandoulière (rupture sentimentale et tout le toutim) et un style parfaitement maîtrisé : on le sait bien, les six musiciens (Tobias Lundgren, Peter Sandstrom, Pontus Akesson, Sebastian Akesson, Johan Westerlund et Simon Akesson) font dans la mélodie en expansion.
Après une introduction courtaude (« Kids », 204 au compteur), les sept titres suivants délivrent un flot toujours inspiré par CAMEL (« Too Young to Say Goodbye »), QUEEN (« Mega Moon »), et les inextinguibles BEATLES (« Bartfly »). Au-delà dun référentiel toujours bon à prendre, MOON SAFARI alterne les passages pleins dénergie positive avec un folk intimiste (« My Little Man » au finger picking plein de délicatesse) à la lisière du bonbon mais sans jamais succomber à lexcès de sucre comme cela pouvait être le cas sur Lovers End.
Tout cela, jusquà lévocation souriante des seventies sur un « Sugar Sand » enrobé dun beau lyrisme, à limage de ce disque qui emporte avec lui tout le charme du style si fragile des suédois. Un style qui tient à peu de choses mais des choses essentielles telles ces harmonies vocales qui sépanouissent dans lintime comme dans les grandes embardées. Une musique légère, espiègle, prête à senvoler mais subtilement terrestre et millimétrée.
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