À la sortie de Play en 1999, le monde découvrait un petit gars retranché derrière son ordinateur et ses claviers, un elfe à lunivers multimédia qui captivera la publicité, le cinéma et à peu près tout ce qui touche à lillustration musicale. Neuf tubes en un, douze million dalbums vendus et un pacte avec le diable marketing que lon croyait insoluble, surtout à lécoute de ses dernières productions passées à la moulinette du prêt à produire (Last Night, Wait For Me, Destroyed).
Mais certaines histoires tournent bien et avec Innocents, notre ami retrouve (enfin) les ambiances cinématiques qui lui échappaient depuis des lustres. Le fait de le voir pour la première fois acoquiné avec un co producteur, qui plus est de la trempe de Mark « spike » Stent nest pas anodin. Les collaborations, nombreuses, ne sont pas étrangères à cette routine perturbée : Wayne Coyne (Flaming Lips), Damien Jurado, Mark Lanegan (Queens of the Stone Age), Cold Specks, Skylar Grey et Inyang Bassey sont ainsi de la partie.
Le résultat, maturé 18 mois, déploie un éventail assez riche des univers du petit bonhomme à lunettes. De lintroduction toute en nappe synthétique de « Everything That Rises » au mellow « A Cas For Shame » à laérien « Almost Home » (que ne renierait pas un Sigur Rós) ou le vaporeux « Going Wrong ». La trame des morceaux nont absolument rien de véloce mais lunivers de Moby est visité avec une précision au laser, sans jamais mourir de froid. On y décèle même des timbres positifs, presque joyeux (« The Perfect Life ») entre deux jongleries troubles et troublantes (« The Last Day »). Quand la plupart se contente de recycler (Daft Punk), Moby joue au nuancier mélodique, jusquaux voix qui mélangent de façon assez étonnante les ombres de Dead Can Dance aux rythmes électro du Peter Gabriel de « Growing Up » sur le superbe et hypnotique « A Long Time ».
Celui que la presse avait basculé trop vite du côté des prestidigitateurs sonores fait ainsi le lit de son propre style. On pourra éventuellement regretter une baisse de tension sur la fin (les dispensables « Tell Me » et « The Lonely Night ») mais ce serait jeter le voile sur cet album qui nous offre les chansons les plus incarnées de son auteur depuis presque quinze ans. Funambule.
1. Everything That Rises 4:38
2. A Case For Shame (with Cold Specks) 6:06
3. Almost Home (with Damien Jurado) 6:00
4. Going Wrong 3:44
5. The Perfect Life (with Wayne Coyne) 6:03
6. The Last Day (with Skylar Grey) 4:41
7. Don't Love Me (with Inyang Bassey) 4:20
8. A Long Time 4:31
9. Saints 4:34
10. Tell Me (with Cold Specks) 5:33
11. The Lonely Night (with Mark Lanegan) 4:52
12. The Dogs 9:25
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