On plaindra quiconque sest mis dans la caboche denterrer rapidement le cas WILLIAM SHELLER tant ce dernier prend un malin plaisir à revenir périodiquement sans jamais laisser prévoir où exactement. On se souviens du sensible « Epures » en 2005, tout au piano, des enregistrements public sincères et sans fard (« Parade au Cirque Royal » en 2005, « Le Quatuor Stevens : Live » en 2007) et de lalbum symphonique passé un peu inaperçu « Ostinato » en 2006. Aux sons que dégagent ces Avatars, très classes comme le suggère une pochette fort réussie, on comprend bien lenvie de remonter le temps vers les années 70 et sa musique sachant mélanger les couleurs sans avoir peur de sen mettre plein les esgourdes.
Au début, on croirait presque être revenu dans les traces du symphonisme rock à la PINK FLOYD. Cest la première partie du morceau titre, sous titré [Log In], parade prestigieuse où guitare tranchante et orchestre couronnent le tout. Pas besoin doraux de rattrapage pour comprendre que Sheller est déjà des coudées au dessus du lot habituel de nos chères productions locales sur-marketées.
CQFD. La mise en place de cette formule musicale, aussi efficace que fatale à la concurrence, offre un va et vient perpétuel sur la carrière imparable de lauteur. Une synthèse émérite, qui redécouvre lintime (« Félix et Moi »), tranche dans le vif du rock (« Jetlag » et son final coupé court, « Le Veilleur de Nuit » et son trio guitare-basse-batterie), flirte avec une jolie pop sixties (« Spyder the Cat » dont lorgue évoquera PROCOL HARUM aux nostalgiques) ou la déconne assurée (« Camping »).
"La lueur d'un phare au loin sur les terres / dont l'horizon se perd au ciel endormi".
Et puis, les textes conservent cette part fondamentale dimagination et de mystère avec, toujours, ce talent à jouer sur les mots et les images, bordés de mélodies impressionnantes : écoutez « La Longue Echelle », conte enfantin sur fonds moyen-âgeux, à la fois ample et intense pour vous en convaincre. La production, lyrique, joue une fois encore des silences et des points de suspension, enchaîne les morceaux via des bruitages adhoc, arrange le tout pour lui donner plus dair encore et nous saisir sans jamais lâcher prise. Comme pour résumer le tout, le morceau final [Log Out] se plait à entonner : "Un univers où tout abonde d'un éternel été" ; la marque de fabrique de Monsieur Sheller.
1. Avatar I [Log in]
2. La longue échelle
3. Tout ira bien
4. Félix & moi
5. Jet lag
6. Tristan
7. Blackmail
8. Music-hall
9. Le veilleur de nuit
10. Spyder le cat
11. Camping
12. Avatar II [log out]
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