1965. La beatlemania bat son plein, les Rolling Stones déboulent en trombe, suivis de près par les Kinks pour l'apogée du rock'n'roll premier age. Dans le même temps, une bande de copains de la banlieue londonienne tente également sa chance sous le sobriquet passe-partout de THE SYN. Derrière ces lettres se cache le vocaliste Steve Nardelli (véritable instigateur du projet) ainsi que le jeune bassiste Chris Squire et le claviériste Peter Banks.
Plus doués que la moyenne, la petite troupe trouve rapidement sa place dans l'effervescence créatrice qui les entoure et ouvrent les prestations déchaînées des Hendrix, Who, Cream et autres Pink Floyd. De quoi défoncer les portes de la gloire... qui se referment brutalement lorsque le groupe explose comme une baudruche deux années plus tard.
1967. La fin des haricots ? Pas si sûr. Squire et Banks s'en iront discutailler avec un Jon Anderson encore inconnu mais déjà perché sur son nuage. YES était en gestation. L'une des plus brillantes pages musicales des années 70 frémissait d'être noircie.
2005. Alors que Squire s'ennuie ferme en attendant que ses compères yessiens
veuillent bien réveiller la bête une nouvelle fois (Squire est quand même le seul membre du groupe à avoir participé à tous les albums du groupe), voilà t'y pas que le père Nardelli revient à la charge avec l'idée saugrenue de faire revivre la belle aventure de leur jeunesse. Et pourquoi pas ?
Peter Banks, un temps à bords, finira pourtant par décrocher non sans avoir travaillé sur deux titres. Il sera remplacé illico par le talentueux Gerard Johnson (Saint Etienne, Peter Banks) alors que Paul Stacey (anciennement Lemmon Trees et Oasis) s'occupera des guitares quand son frangin Jeremy (Finn Brothers, Sheryl Crow) prendra place derrière les fûts. Et c'est reparti comme en 14... ou presque !
Alors, coup de blues ? Coup de bluff ? Rien de tout ça. Le résultat de cette résurection est tout bonnement senssass. Les churs yessiens de "Breaking Down Walls" annoncent d'entrée un "Some Time, Some Way" bardé d'un subtile duo guitare / flûte. Un groove paisible, presque évident. Et c'est le cas de tout l'album qui déroule des titres d'une grande pureté, toujours inspiré, jamais prétencieux. Au contraire, la modestie de l'ensemble ajoute au bonheur de replonger dans un style que les deux leaders ont fortement contribué à créer.
Evitant toute complexité retord, même si certains passages s'avèrent charnus, on se laisse emporter sans résister dans les harmonies ingénieuses ("Reach Outro", "Cathedral of Love") habillées d'arrangements subtiles avec ce léger twist sur un "City of Dreams" que n'auraît pas renié Trevor Rabin !
Les titres, assez long, ne traînent jamais la patte et la suite finale "The Promise" tient toutes ses promesses - une cassure hypnotique à la clé. Le groupe se définit lui-même comme des "Prog Modernistes" et c'est un enchantement que de les entendre dépasser le simple stade référenciel.
Pour résumer, "Syndestructible" est LA grande et belle surprise de l'année 2005. Signalons que dans la foulée, un album des premiers enregistrements paraît également. Alors, hein, franchement ? Indispensable aux nostalgiques comme aux autres bien entendu !
1. Breaking Down Walls (0:51) 2. Some Time, Some Way (7:56) 3. Reach Outro (3:38) 4. Cathedral Of Love (8:58) 5. City Of Dreams (9:38) 6. Golden Age (8:07) 7. The Promise (13:28)
Total Time: 52:36
Line-up de Syndestructible
- Stephen Nardelli / vocals - Chris Squire / bass, vocals - Paul Stacey / guitar, vocals - Gerard Johnson / keyboards, vocals - Jeremy Stacey / drums
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