Pour les plus chanceux qui avaient eu l'occasion de voir en concert la super-formation TRANSATLANTIC (et des deux heures d'attente dans le froid devant l'Élysée Montmartre à Paris), ce témoignage signait déjà le second témoignage scénique (après le peu convaincant In America) d'un groupe qui n'avait que deux albums studio au compteur remplis de compositions alambiquées, virtuoses mais jamais démonstratives, compulsivement référentielles avec seventies.
Cette fois, léquipe est au complet (Stolt, Morse, Portnoy, Trewavas) complétée par Daniel Gildenlöw tout droit venu de Pain of Salvation. Il nen fallait pas plus pour justifier les deux CD/DVD et les deux heures et demie de musique « quelle est drôlement bonne » enregistrées. Et cette grosse bestiole commence dans le dur, avec « Duel With The Devil » qui déploie ses thèmes enivrants avec une énergie folle. La facilité, déconcertante, des musiciens surprend toujours autant dans la facilité apparente de sa mise en place et des multiples questions-réponses musicales qui émargent. En voilà cinq très heureux de jouer ensemble... cela se voit et sentend ! Pour preuve, lhymne « We All Need Some Light » qui enfonce le clou de l'émotion brute, suivi d'un « My New World » plus technique et alambiqué.
Et puis, tout semballe encore. Les assauts d'un « Suite Charlotte Pike » épique déploient avec bonheur nombre de clins dil aux Beatles. Et pour achever la bête, les deux morceaux fleuves finaux (« Devil In Your Soul » et « All Of The Above ») font merveille. Quelle pêche ! Quelles baffes ! Ces deux titres entraînent avec eux riffs puissants et gimmicks jazzy avec le même entrain, le même bonheur communicatif.
Carton plein. Les esprits chagrins pourront toujours reprocher la retranscription un poil trop linéaire par rapport aux versions studio et, effectivement, un peu plus de folie n'aurait pas fait de mal. Mais cest aussi, peut-être, un mal nécessaire pour ne pas tomber dans l'indigeste. Ne lui manque, au final, que le subtil « A Bridge Across Forever » pour aller plus haut encore.
Après la course à la rentabilité (les démos de Morse, les mixes de Stolt) voici donc un témoignage live calibré mais euphorique d'un groupe qui allait temporairement mettre la clé sous la porte pour mieux revenir par la fenêtre.
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