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Fiche d'informations
MARILLION
Pays : England Genre : Rock Néo Progressif Dates : 1979 URL : cliquez ici - Avis : 946 note(s) et 59 critique(s) - Moyenne albums : 8.12 - Classement : 451 - Consultations groupe : 167554
- Avis : 946 note(s) et 59 critique(s) - Moyenne albums : 8.12 - Classement : 451 - Consultations groupe : 167554
Article
04/07/2007
Marillion, la trentaine bien tassée. Depuis la génèse du Silmarillion en 1977 puis le raccourcis toujours d’actualité, quatorze albums studio et un changement de chanteur ont renvoyé dos à dos les amateurs de la première vague des années 80 et ceux de la période Hogarth, moins théâtrale, pas forcément moins intéressante. Malgré tout, une chose n’a pas changé : l’envie d’avancer. Pete Trewavas (bassiste certifié d’origine et accessoirement co-pilote de feu Transatlantic) et Steve Hogarth (« H » pour les intimes), reçoivent à l’hôtel Auteuil. Accueil chaleureux, sans chichis, tenue décontractée, assez loin de l’allure des jeunes rockeurs soit disant rebelles qui traînent habituellement dans ces rendez-vous flêchés. Peut-être aussi parce qu’ils ne sont plus si jeunes. Et qu’ils en ont vu d’autres. So British, quoi. Le passage à Paris est rapide, deux petites journées, le temps d’enchaîner les interviews alors que la sortie de « Something Else » se précise et la tournée qui s’ensuivra. « J’aime beaucoup cet album …» commence Steve, « … il est très différent de Marbles et en même temps c’est une forme de continuité. Après la sorie de ce dernier, nous avions quelques titres en réserve mais nous n’avions pas la tête à ça… c’est venu plus tard, bien après la tournée. Aujourd’hui, la presse est positive et les personnes qui l’ont écouté l’assimilent à Radiohead. C’est plutôt un compliment. ». De fait, ce nouvel album est bien mélancolique et côtoie la tristesse comme une vieille copine d’enfance. Une espèce de définition musicale d’un spleen concentré lié à une actualité pas franchement folichonne. Derrière la console, Michael Hunter succède à Dave Meegan (« nous le connaissons depuis Brave ») et pour étayer la thèse, le titre « The Last Century For Man », monte au créneau de façon assez explicite : « On ne sait pas comment l’humanité finira le siècle. Je ne veux pas être pessimiste mais il faut bien reconnaître que si l’on continue comme ça, c’est plutôt mal parti ». Steve Hogarth a le regard franc et direct, presque rieur, un peu las. Désabusé peut-être. Dure fin de journée. Steve vient de divorcer. 2006 fût une année de changements mais il en a profité pour tourner en solo pour une série de shows où il égraina des reprises, des extraits de son journal intime et des titres de Marillion bien entendu. Mais qu’est-ce qui fait courir le groupe trois décennies après ses débuts ? « Ce qui définie Marillion c’est l’intégrité et l’envie d’évoluer. On trouve toujours du plaisir à se retrouver et à jouer ensemble. Notre méthode n’a pas changé, on vient au studio avec des idées, on improvise autour et on attend de voir ce qui se passe, si les choses prennent forme. Ce processus nous laisse une énorme liberté de mouvement. » La première partie de la tournée à venir est déjà bien ancrée dans les esprits : « Nous préparons beaucoup de morceaux afin de faire varier la setlist d’un soir à l’autre. Nous pensons aux fans qui viennent nous voir plusieurs fois. C’est beaucoup de travail mais cela devrait éviter la routine. » Le public appréciera, d’autant que Steve Hogarth se dépnse sur scène avec un appétit de survivant : « c’est incroyable d’être toujours là , présent, avec ce public ». Car Marillion fait figure d’exception dans le paysage du Rock Progressif. Un genre musical très décrié auquel il ne rechigne pas d’être associé au contraire de groupes comme Radiohead même s’il n’est pas un spécialiste : « Je connais un peu Spock’s Beard ou The Flower Kings mais je ne suis pas un fan. Même Transatlantic ou les autres projets de Pete me sont un peu étrangers » ajoute Steve qui poursuit : « J’ai même travaillé au nouvel album de Dream Theater (ndr : Systematic Chaos), une petite participation car ce sont des gars très sympas mais ce n’est pas vraiment la musique que j’écoute ». H est comme ça. Pièce rapportée, il a raccroché la caravane à la fin des années 80, alors que le groupe fortement influencé par Genesis était au top avec l’album « Clutching at Straws » mais lâché par un Fish devenu incontrôlable dans sa caricature de Peter Gabriel et depuis franchement erratique (une carrière solo en dents de scie et des fiançailles rompus avec Heather Findlay du groupe celtico-prog Mostly Autumn). Les albums suivants sauront diviser un public nostalgiques des premières années d’autant que Steve Hogarth va imposer son empreinte dans les textes et le son de Marillion préférant un côté plus construit, plus net à la théâtralité sous influence de son prédécesseur. En alternant des hauts (« Brave », « Afraid of Sunlight », « Marbles ») et des bas (« Marillion.com », « Radiation »), Marillion trimballe dans sa valise un passé envahissant alors que la brit pop endiablé de Oasis, Blur, Radiohead, Muse et autres Coldplay enflamment le box office. Le groupe perd les faveurs du label EMI aux exigences commerciales draconiennes, et les ventes dégringolent. Mais le groupe poursuit, se lance sur le net avant (presque) tout le monde dès 1997 et créé son propre label (Racket Records) dans la foulée : « Nous avons été l’un des premiers groupes présents sur le net, en 1997 je crois, et petit à petit s’est monté toute une communauté autour du groupe et de notre musique. Cela nous a fait prendre conscience que notre grande force n’était pas à rechercher ailleurs et que l’on ne serait jamais aussi bien servis que par nous-mêmes. Internet permet de contrôler toutes les phases de création d’un album et va même plus loin ». Une stratégie qui fera grincer des dents pour le double « Marbles » où les pré-commandes serviront d’abords à financer la campagne marketing et l’accès aux charts. Une polémique qui dépassera le simple cadre des multiples versions disponibles (simple, double, coffret). Pour « Somewhere Else », la leçon semble apprise puisque le financement s’est fait « à partir des profits du précédent album et des week-ends de rencontre donnés chaque année. 2007 fût d’ailleurs un excellent moment partagés avec nos fans ». La liberté. Le mot est tombé. Depuis qu’ils ont créé leur label Racket Records au début du millénaire, Marillion s’est donné les moyens de faire ce qu’ils veulent, quand ils le veulent. La fidélité des fans n’est plus à démontrer et tant que le public sera au rendez-vous, dans la bonne ou la mauvaise direction, Marillion ira de l’avant : « Nous avions 18 titres composés pour « Somewhere Elese » dont 16 ont été enregistrés mais nous n’en avons finalement retenus que 10. Les autres ne collaient pas à l’ambiance générale mais devraient figurer sur le prochain album prévu l’année prochain. C’est la première fois que nous avons assez de matériel pour savoir déjà où l’on ira et le résultat ne devrait pas être plus joyeux ». Le rendez-vous est déjà pris. Cyrille Delanlssays
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